COVID-19

14 avril 2020

COVID-19 "La coopération de Charente : un soutien à toutes les équipes qui réalisent des appels téléphoniques aux personnes âgées durant cette période de confinement"

Dans ce contexte de confinement, les contacts avec les personnes âgées sont réduits au strict minimum. De ce fait, c'est une période durant laquelle l'isolement est lourd. Il est donc important de garder un contact avec les personnes afin de limiter au maximum celui-ci et prendre connaissance de leur état tout au long de ce contexte de pandémie. Se pose alors le problème de la sécurité durant ces contacts qui sont surtout des entretiens téléphoniques.

Entretien avec Georges BRAY, délégué de la Fédération des centres sociaux et co-animateur de la coopération MONALISA Charente (16).

Comment les membres de la coopération ont-ils réagi à l’annonce du confinement ?
Suite à l'annonce du confinement, l'action de toutes les équipes citoyennes, des services civiques, des CCAS et des élus, qui notamment en milieu rural agissent au sein des CCAS, en Charente a dû s'adapter. Nous nous sommes rendu compte que tous ces partenaires avaient remplacé les visites par des appels téléphoniques pour appeler toutes les personnes âgées isolées à qui ils rendaient visite ou qu'ils connaissaient dans le cadre des actions qu'ils mettaient habituellement en place.

L’inquiétude que nous avions concernait le soutien de ces partenaires. Il fallait trouver comment épauler tous ces bénévoles qui appelaient les personnes. En effet, le fait de passer ces appels de leur domicile, mais également ce à quoi ils seront confrontés durant ces appels, pourrait poser problème. Toutes les personnes qui participent à ce travail d’appels téléphoniques n’ont pas nécessairement suivi la formation socle Monalisa. Pour cela nous voulions rapidement construire un outil pour permettre aux équipes de réaliser aux mieux ces actions téléphoniques. Avec les formateurs, Michel Chaumet du site de Poitiers et Isabelle Vaudon qui est psychopraticienne dans un centre social ainsi qu’une autre psychopraticienne que nous avons à nos côtés, nous avons donné naissance à cet outil en nous rapprochant de l'association des maires ainsi que des équipes citoyennes pour prendre connaissance de leurs besoins.

Qu'avez-vous mis en place ?
Nous avons construit un document repère qui va outiller les personnes lors des appels téléphoniques. Nous nous sommes beaucoup appuyés sur le texte de Monalisa pour la première partie afin de rappeler le contexte actuel particulier et qui met en avant les informations du gouvernement sur le coronavirus. 

L’idée de ces appels est de maintenir des liens mais il y a quand même ce souci de savoir comment les gens vivent cette période de coronavirus et comment ils l’envisagent également. Nous voulions permettre aux gens de vérifier le niveau d’information que la personne au bout du fil a sur ce virus et dialoguer avec elle, et ce dans différents cas ; en effet, nous pouvons être face à des gens qui sont dans le déni ou des gens qui sont à l’inverse sur angoissés.
Cet outil que nous avons mis en place permet alors d'appréhender ces appels mais également d'obtenir un soutien psychologique si ces appels sont lourds à porter.


D’un point de vue pratique comment cela s’organise ?
Dans ce document, quatre éléments sont mis en place. Premièrement, nous avons posé des idées sur les postures à avoir, non seulement la posture avant d’appeler, comment on envisage l’appel, mais aussi au moment de l’appel.

Ensuite, plusieurs conseils qui permettent de se mettre à distance lorsque l'on risque de se retrouver face à des difficultés d’écoute importantes sont présents.
Aussi, nous avons également répertorié des points essentiels méritant d’être vérifiés au cours de la conversation pour prendre connaissance de l'état de la personne avec des questions types.
Finalement, la quatrième chose que nous avons mis en place et qui semble importante est que, par exemple, dans le cas de la ligne d’écoute téléphonique Sos Amitié, les gens appellent en dehors de leur domicile car mettre à distance c’est aussi mettre à distance de son domicile. Ici, cette situation inédite oblige les acteurs à appeler de chez eux, ce qui ne permet pas cette mise à distance. Il est donc nécessaire d’avoir un soutien psychologique à la fois pour les personnes que nous appelons mais aussi pour les écoutants. Nous nous sommes donc rapprochés de psychologues qui appartiennent à un dispositif porté par l’ARS départementale que l'on peut contacter en cas de difficultés. L'idée est de ne pas porter cette difficulté seul. Par ailleurs, nous avons également envisagé de se servir du numéro de Monalisa avec des personnes qui se tiennent à la disposition des écoutants pour être en soutien et faire en sorte de « déposer les valises » quand on a entendu des choses qui parfois peuvent être un peu lourdes.

 

Comment envisagez-vous la poursuite de ce dispositif dans les jours à venir ?
Nous avons travaillé ce document avec un outil coopératif. Ainsi nous pouvons le partager pour que vous puissiez le modifier et que ça puisse coller au département concerné au niveau des numéros de téléphone et des conseils communiqués.
Nous sommes aussi en lien avec la presse à qui nous avons donné le numéro de Monalisa car notre envie est aussi d’aller vers les personnes âgées qui ne sont pas repérées actuellement afin qu’elles puissent savoir qu’il y a un numéro qui pourrait les concerner et vers lequel elles peuvent se rapprocher. 

Qui peut-on contacter si on souhaite en savoir plus sur votre initiative ?
Georges BRAY, membre de la Fédération des centres sociaux de Charente, Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. et Annabelle VAUDON, membre du Centre Social Haute Charente, Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

Retrouvez tous les partenaires sur la page de la coopération de Charente : https://www.monalisa-asso.fr/mobilisation-cooperations-departementales/item/cooperation-departementale-charente

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