L'OMS crée une commission pour favoriser le lien social
Novembre 2023
Site de la commission : https://www.who.int/groups/commission-on-social-connection
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé la création d’une nouvelle Commission sur le lien social, afin d’aborder la question de la solitude en tant que menace urgente pour la santé, de promouvoir en priorité les liens sociaux et d’accélérer la mise à l’échelle des solutions dans les pays, indépendamment de leur niveau de revenu.
La Commission, qui est coprésidée par le Dr Vivek Murthy, Chirurgien général des États-Unis d’Amérique, et Mme Chido Mpemba, Envoyée de l’Union africaine pour la jeunesse, est composée de 11 décideurs politiques, leaders d’opinion et champions de différentes causes. D’une durée de trois ans, elle étudiera le rôle central du lien social dans l’amélioration de la santé des personnes de tout âge et présentera des solutions permettant d’établir des liens sociaux à grande échelle. La Commission examinera la façon dont les liens améliorent le bien-être de nos communautés et de nos sociétés et contribuent à favoriser le progrès économique, le développement social et l’innovation.
L’isolement social, à savoir une insuffisance de relations sociales, et la solitude, c’est-à-dire la douleur sociale liée au fait de ne pas se sentir en lien avec autrui, sont très répandus. Contrairement à la perception selon laquelle l’isolement et la solitude touchent principalement les personnes âgées dans les pays à revenu élevé, ces deux aspects ont un impact sur la santé et le bien-être dans toutes les tranches d’âge et dans le monde entier. Une personne âgée sur quatre souffre d’isolement social et les taux sont globalement similaires dans l’ensemble des Régions. Selon les résultats de la recherche, entre 5 et 15 % des adolescents souffrent de solitude, mais il s’agit probablement d’une sous-estimation.
« Les taux élevés d’isolement social et de solitude dans le monde ont de graves conséquences sur la santé et le bien-être. Les personnes qui n’ont pas suffisamment de liens sociaux étroits sont davantage exposées au risque d’accident vasculaire cérébral, d’anxiété, de démence, de dépression, de suicide et bien d’autres maladies », a déclaré le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS. « Cette commission de l’OMS contribuera à faire du lien social une priorité en santé mondiale et à partager les interventions les plus prometteuses. »
Le manque de liens sociaux entraîne un risque de décès précoce équivalent, voire supérieur, à d’autres facteurs de risque mieux connus, tels que le tabagisme, l’abus d’alcool, l’inactivité physique, l’obésité et la pollution de l’air. L’isolement social a également de graves répercussions sur la santé physique et mentale. Des études montrent qu’il est lié à l’anxiété et à la dépression et qu’il peut augmenter de 30 % le risque de maladie cardiovasculaire.
La nouvelle Commission de l’OMS définira un programme mondial sur le lien social ; en sensibilisant davantage à cette question et en établissant des collaborations qui conduiront à des solutions fondées sur des bases factuelles pour les pays, les communautés et les individus. Ce programme revêt une importance particulière en ce moment, compte tenu de la façon dont la pandémie de COVID-19 et ses répercussions sociales et économiques ont miné les liens sociaux.
« Je suis ravi de travailler en étroite collaboration avec les membres exceptionnels de la Commission pour faire progresser les liens sociaux qui constituent un élément essentiel du bien-être. Ensemble, nous pouvons construire un monde dans lequel les personnes se sentent moins seules, sont en meilleure santé et sont plus résilientes », a déclaré le Dr Vivek Murthy, chirurgien général des États-Unis d’Amérique. « Étant donné les profondes conséquences de la solitude et de l’isolement sur la santé et la société, nous avons l’obligation de consentir les mêmes investissements pour reconstruire le tissu social de la société que ceux que nous avons faits pour répondre à d’autres problèmes de santé mondiaux, tels que le tabagisme, l’obésité et la crise relative à l’addiction ».